Un blog mettant en scène les récits épiques d'un représentant de la classe moyenne française agrémenté de billets d'humeur, de bons plans et d'échappées vers des classes moyennes du monde entier...

vendredi 23 septembre 2011

Une romancière à Auchan

Dans le nouveau supplément Culture et idées du quotidien Le Monde, Annie Ernaux l’affirme : « les classes sociales n’ont jamais disparu ».

Cette fille d’épicière, comme elle le rappelle elle-même, confirme son intérêt pour l'approche sociologique qui a toujours nourri son oeuvre littéraire. Elle réhabilite vaillamment les mots de « travailleurs » ou de « classes sociales » à partir d’observations in situ.


Son terrain d’enquête se situe notamment dans l’hypermarché d’Auchan de Cergy où elle regarde avec attention les produits qui défilent sur le tapis roulant des caisses enregistreuses à l’aune d’une célèbre assertion de Karl Marx : « Dis-moi qui tu manges, je te dirai qui tu es ».

La romancière déjoue avec une hargne salutaire la sémiologie des communicants en traduisant par exemple « self discount » par « produits pour pauvres ». Elle offre ainsi un point de vue franc et direct sur le réel : « la réalité, ce sont les factures d’électricité qui arrivent le samedi et pourrissent le week-end ». Un entretien  sobre en totale opposition avec un reportage publié dans le magasine de ce 24 septembre 2011 sur ce grand patron français dont la vidéo estivale, avec peluches et fiancée, avait  fait le tour du Web. Loin du Auchan de Cergy, c’est « la vie rêvée d’Arnaud Lagardère ».


Les romans de Annie Ernaux sont disponibles en format de poche, soit à prix discount.

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