Un blog mettant en scène les récits épiques d'un représentant de la classe moyenne française agrémenté de billets d'humeur, de bons plans et d'échappées vers des classes moyennes du monde entier...

lundi 19 mars 2012

30 € au distributeur, presque le bonheur

Le clavier magique
Petit frisson de pouvoir d’achat lorsque je m'octroie une somme qui dépasse les classiques 20 €

Aujourd’hui, chacun sait qu’avec un retrait de 20 €, on se condamne à une consommation raisonnée. 20 €, c’est le montant d’une course éclair à la supérette du coin, une rustine du jeudi entre les deux caddies du week-end. Rien de bien folichon. Mais 30 €… c’est me laisser une petite marge de manœuvre pour un plaisir à soi, un peu comme la taxe de luxe au Monopoly : l’occasion de m’offrir un lot de magazines, un verre à une terrasse de café avec une pâtisserie, un livre de poche, ... C’est un modeste bonus que je préserve jalousement pour m’accorder un fond de roulement pour s’affranchir du quotidien. Par contre, passer à 40 €, c’est prendre un double risque : se payer le contenu d’un cabas classique et creuser le découvert bancaire. 30 €, reste une folie terriblement raisonnable, un entre-deux dont le secret reste bien gardé.

mercredi 14 mars 2012

Enfin les bonnes définitions !

Le numéro de mars du magazine Alternatives économiques propose trois définitions pertinentes de la classe moyenne.

Ce précieux dossier élaboré en période électorale fait le point sur les inquiétudes de la classe moyenne ainsi que sur les bonnes idées et  les fausses solutions qui permettent de conserver ce « principal carrefour de la société ». Mais ce qui tranche avec  les montagnes d’articles et de dossiers qui lui sont consacrées, c’est la pertinence de sa triple définition : subjective, économique et sociologique.

L’acceptation subjective est évidente : elle concerne tous les Français qui ont le sentiment d’y appartenir, soit la majorité de la population française. La définition économique concerne les revenus définis entre 1160 et 2130 € après  impôts et prestations sociales pour une personne seule (chiffres 2008). On arrive ainsi à 50 % de la population. La dernière définition, sociologique, renvoie quant à elle à la division du travail, faisant des professions intermédiaires le cœur de la classe moyenne, soit 30 % des Français.

Si les analyses développées dans ce magazine sont judicieuses, l’iconographie est par contre ratée. Comme les classes moyennes redoutent  d’être les poires du système, on a droit à une photo de poires…  Pour illustrer le texte  suivant : « Les classes moyennes ? Un groupe hybride composé de professions intermédiaires et d’indépendants » on a droit à une photo de plages avec dauphin gonflable. Comme quoi la représentation de cette classe hétérogène reste éminemment complexe.

lundi 12 mars 2012

On nous a vus dans le Vercors

Les joies de la moyenne montagne
S’offrir des vacances aux sports d’hiver semble aujourd’hui être hors de portée de la plupart des familles françaises. Voici quelques astuces pour skier encore un peu.

Les vacances à la neige ne sont possibles qu’avec un petit pécule : un boulot en plus, un cadeau de la famille, un trop perçu des impôts, ... Ensuite, il convient de trouver une destination à hauteur d’un budget de la classe moyenne : la moyenne montagne. Il en va ainsi du Vercors, son ambiance de quadragénaires en polaire, ses Kangoos, ses combinaisons Decathlon.

Sur place, on privilégiera le ski de fond. Moins riche en émotion que le ski de piste (encore que les gloussements de professeures en pré retraite prenant de la vitesse dans les pentes douces des forêts laissent penser que les sensations sont bien là), le coût du forfait, soit 34 € les cinq jours pour un adulte est quasiment ridicule.

Difficile d’imposer le ski de fond aux enfants qui sont demandeurs de pistes de toutes les couleurs. Il faut alors faire preuve de patience pour s’y retrouver dans la grille des tarifs (Skiflex ? forfaits non consécutifs ? petite journée ?) répartis sur deux domaines distincts bien qu’ils soient situés l’un au-dessus de l’autre. Avec un peu de chance et d’audace, on peut compter sur la négligence du perchiste du tire-fesses en  faisant  skier quatre enfants pendant deux heures pour seulement 10 €. Quant aux tarifs seniors, le tarif réduit est accessible à partir de 70 ans, l’âge idéal pour descendre une piste rouge verglacée.

vendredi 2 mars 2012

« C’est une classe où on peut encore se faire plaisir »

Aujourd'hui Madame Classe moyenne
Nous autres, émission de société de France Inter, livrait le 17 février dernier le témoignage de trois femmes de la classe moyenne. A écouter toutes affaires cessantes.

Mea culpa. Ce blog consacré à la classe moyenne reste très masculin. C’est donc un devoir que de relayer cette émission intitulée La classe moyenne déclassée qui donne la parole exclusivement aux femmes. Marie-France, Claire et Diane ont des revenus qui vont au-delà des minimas sociaux mais pas suffisants pour vivre décemment. Marie-France (1500 € net par mois), mère de trois enfants, est contrainte à 51 ans de vivre avec sa mère. Son dernier luxe : son abonnement au club de gym.

Pour Claire (1500 € par mois, 3000 € pour le couple), la classe moyenne est « celle des soucis ». « C’est une liberté qu’on a perdu. On est descendu d’une marche » confirme-t-elle. Quant à Claire, « funambule » entre classe moyenne et pauvreté depuis trois ans, elle découvre les découverts bancaires et le frigo vide de la fin du mois.

Bien loin des clichés des Desperate Housewiwes, les récits de ces trois femmes sont bien plus révélateurs que n’importe quelle étude de sociologie. L'expression d'une colère sourde encore trop rare.