Mirage gastronomique |
Je suis allé au restaurant. Et alors ? Avec ma petite quarantaine, j’ai constaté que j’étais le plus jeune de la soirée. Visiblement, le pouvoir d’achat est du côté des papys boomers…
C’était un petit établissement de bord de mer avec ses nappes en tissus, ses menus saturés de spécialités locales compris entre 18 et 34 € (sans les vins). Pas la gargote de plage, mais l’adresse sûre de la ville, celle du bien boire et du bien manger. Autour de moi, les têtes grises ne se contentent pas d’un plat unique ou d’une formule sage comme celle que j’ai commandée. Les papys et les mamies surfent en dehors des menus et s’offrent de jolies marmites de la mer à 34 € l’unité arrosés de vins blancs millésimés suivis de desserts affriolants. Où sont passées les familles de classe moyenne ?
La baisse de la TVA n’a rien changé, les cinquante centimes de ristourne sur les lasagnes n’y peuvent rien : la classe moyenne n’a plus les moyens de se payer un petit festin. Même les pizzerias ont laissé la place à la commande à la maison, moins amusante mais tellement plus économique. Et ne croyez pas que le fait de se priver de dessert est passé inaperçu aux yeux des restaurateurs. Un enquête menée auprès des professionnels montre un recul de 10 % des prises de boisson chaudes et de 5 % sur les desserts.
Le dernier endroit d’exultation de la « restauration hors foyer » comme disent les sociologues est cette célèbre grande surface suédoise qui offre des formules à prix très réduits. C’est quand même triste de devoir ingurgiter des boulettes de rennes pour se croire riche et inviter sa famille à faire bombance. Autre alternative des menus « Anti crise » qui fleurissent un peu partout mais cet intitulé économique aurait certainement fait perdre la salive au chien de Pavlov.
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