La salade bio comme aspiration sociale |
Rien n’échappe au bio, même pas les spams.
C’est un petit mail, atterri par hasard, ou presque, dans ma boîte mail qui m’a confirmé qu’il était désormais impossible d’échapper au bio. Le message de bio-accessible.com (tout un programme) disait ceci : « ATTENTION !!! DERNIERS JOURS POUR NOTRE VENTE PRIVEE..... ». Ces moults points de suspension et d’exclamation jouent sur l’idée d’une éventuelle pénurie, de stocks limités, induisant une nécessité à consommer des choses saines. Avant l’apocalypse ?
Ainsi donc le bio fait-il désormais l’objet de ventes « flash ». Vive les promotions à durée limitée sur les raves et les choux ! (Pour être honnête, le site en question ne propose que du non périssable). Déjà, le panier bio hivernal avec ses kilos de légumes de saison avaient des airs de punition. Désormais, la nouvelle tyrannie hygiéniste s’immisce dans nos mails en élargissant la palette de la consommation bien pensante aux habits pour bébé, aux crèmes de jour et autres gadgets sensés vous protéger des ondes Wifi.
Si vous avez fréquenté des marchés bios récemment, vous constaterez que l’on y fait la queue comme en temps de disette. Dans ma société, un collectif a mis en place un marché paysan où tous les collègues font la queue pour acheter un vilain poireau terreux, heureux de manger sainement mais surtout de rester dans l’entre-soi ! Cette nouvelle consommation aurait-elle valeur de marqueur sociale ? Consommer bio serait-il le nouveau rêve de la classe moyenne ?
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