|
Des jambons en noir pour protester |
Un périple estival en Espagne m’a permis de constater que nos
voisins ont la crise discrète.
Dépenser un peu d’argent dans un pays en crise m’a donné le
sentiment d’être un bon citoyen européen. Passer trois petites semaines en
Espagne, c’est quand même plus digne que d’acheter une maison en Grèce en
profitant cyniquement de l’écroulement de l’immobilier. Acheter quelques fringues à Barcelone, louer une chambres
d’hôtel à Grenade ou à Cordoue, voilà de menues dépenses qui tomberont directement dans la
cagnotte espagnole qu’on annonce bientôt vide. Même la tonitruante Catalogne en
appelle à l’Europe. Et l’Andalousie vient juste de demander une aide à Madrid.
Fouler
un pays en tongs, même en plein mois d’août, permet-il de déceler quelques
indices de la crise ? D’abord les soldes, généralement très intéressantes,
s’avèrent cette année délirantes. Mais, bien que l’Espagne ressemble désormais à
une immense braderie, les magasins restent déserts. Ici et là, quelques bars
affichent un avertissement : « Ici, on ne parle pas de la crise ».
Certains restaurants proposent également un menu « anticrise ». Mais
à voir, les tablées familiales qui, la fraîcheur revenue, envahissent les
terrasses, on pourrait croire que la crise a épargné l’Espagne. Les tentes des
indignés de Madrid ont levé le camp et c’est dans l’intimité, loin des routards
du monde entier, que se vit la crise au jour le jour, comme en témoigne ce
reportage. On retiendra donc qu’un touriste est tout, sauf un économiste.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire