Un blog mettant en scène les récits épiques d'un représentant de la classe moyenne française agrémenté de billets d'humeur, de bons plans et d'échappées vers des classes moyennes du monde entier...

lundi 17 septembre 2012

Tout est mini dans notre vie


... mais il fait le maximum.

Maintenir le prix du produit tout en baissant la quantité est la nouvelle idée marketing du moment. Bienvenue dans le monde riquiqui des mini doses.

Un lecteur vigilant de Que Choisir (pléonasme) s’est ému récemment que la contenance de son bidon de sirop Tesseire au citron vert était passée de 75 cl à 60 cl pour un prix constant. Estomaqué par cette perte de 15 centilitres, ce consommateur en colère a écrit au marchand de sirop qui lui a répondu que le cours de l’acier et celui du concentré de fruit étant en hausse, il a choisi de « maintenir un prix unitaire qui demeure accessible ».

Et pour que tout reste accessible, nos amis industriels ont inventé la mini dose comme en témoigne un article paru dans Le Monde du 3 septembre. Le journaliste rapporte que le responsable européen de Unilever (le géant mondial de la lessive) souhaite reprendre l’idée des modèles réduits en cours dans les pays en développement : « Si un Espagnol ne dépense plus en moyenne que 17 euros quand il fait les courses, je ne vais pas lui proposer un paquet de lessive qui coûte la moitié de son budget". Les Espagnols apprécieront que ce grand industriel ait pensé à eux.

Mieux vaudrait donc garder un peu de liquide que de le thésauriser dans sa salle de bain sous forme de poudre à laver en bidon. Les économistes ont donné un  nom à ce comportement : l’épargne de précaution. Me voici donc condamné à ranger mes micro courses dans mon « microspace » Fiat en remplaçant désormais mes yaourts par des petits suisses pour devancer les belles idées de ces grands professionnels du marketing.

mardi 4 septembre 2012

Crise ibérique


Des jambons en noir pour protester

Un périple estival en Espagne m’a permis de constater que nos voisins ont la crise discrète.

Dépenser un peu d’argent dans un pays en crise m’a donné le sentiment d’être un bon citoyen européen. Passer trois petites semaines en Espagne, c’est quand même plus digne que d’acheter une maison en Grèce en profitant cyniquement de l’écroulement de l’immobilier. Acheter quelques fringues à Barcelone, louer une chambres d’hôtel à Grenade ou à Cordoue, voilà de menues dépenses qui tomberont directement dans la cagnotte espagnole qu’on annonce bientôt vide. Même la tonitruante Catalogne en appelle à l’Europe. Et l’Andalousie vient juste de demander une aide à Madrid.

Fouler un pays en tongs, même en plein mois d’août, permet-il de déceler quelques indices de la crise ? D’abord les soldes, généralement très intéressantes, s’avèrent cette année délirantes. Mais, bien que l’Espagne ressemble désormais à une immense braderie, les magasins restent déserts. Ici et là, quelques bars affichent un avertissement : « Ici, on ne parle pas de la crise ». Certains restaurants proposent également un menu « anticrise ». Mais à voir, les tablées familiales qui, la fraîcheur revenue, envahissent les terrasses, on pourrait croire que la crise a épargné l’Espagne. Les tentes des indignés de Madrid ont levé le camp et c’est dans l’intimité, loin des routards du monde entier, que se vit la crise au jour le jour, comme en témoigne ce reportage. On retiendra donc qu’un touriste est tout, sauf un économiste.