A la fin du mois, on mange des petits pois |
Chacun connaît le difficile colmatage de la digue des découverts bancaires dont on frôle le dépassement en fin de mois...
Evidemment, le titre n’est pas glamour. En l’intitulant Fins de mois difficiles pour les classes moyennes, Régis Bigot, économiste et professeur d’analyse sociétale de la consommation, ne prétendait pas avoir conçu le best-seller de l’été. Mais quand même, voilà enfin quelqu’un qui semble s’intéresser à notre inconfort économique, à ces découverts chroniques comblés avec plus ou moins de bonheur.
Comme toute personne sensée, l’auteur commence par s’interroger sur la difficile définition de la classe moyenne en lui consacrant la moitié de l’ouvrage. Après une cinquantaine de pages affriolantes composées de graphiques et de références, l’auteur distingue les classes moyennes inférieures (dont le revenu par personne est compris entre 1120 et 1750 € par mois avant impôt) et supérieures (entre 1750 € et 2600 €).
Globalement, l’auteur affirme ensuite que depuis les années 70, leur niveau de vie a presque été multiplié par deux, rompant ainsi avec les « qualificatifs à connotation dépressive » actuellement associés à l’expression de « classe moyenne ». Cette crainte du déclassement serait d’ailleurs le ciment de cette classe sociale qui subit par ailleurs une précarisation professionnelle croissante et une augmentation réelle des dépenses « pré-engagées » (loyer, frais bancaires, chauffage, impôts, …) réduisant de fait sa liberté de consommation… Le point de crispation est celui du logement, de plus en plus cher, mais aussi de plus en plus confortable.
Amis catastrophistes, l’économiste vous le dit, la thèse de la paupérisation est fausse. Le sentiment d’instabilité sociale résulte d’un monde professionnel en pleine mutation et de la célérité de l’enrichissement des classes aisées qui distancent de plus en plus des classes moyennes. Ah, les riches …
Fins de mois difficiles pour les classes moyennes
Régis Bigot, CREDOC, Editions de L’Aube
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