Un blog mettant en scène les récits épiques d'un représentant de la classe moyenne française agrémenté de billets d'humeur, de bons plans et d'échappées vers des classes moyennes du monde entier...

jeudi 22 décembre 2011

Un Noël low-cost

Les médias nous promettent un Noël soldé. C’en est fini des prix hauts de fin d’année. La crise est passée et notre univers ressemble désormais à une vaste solderie.

Un sondage paru le 17 novembre dernier affirme que près de 70 % des Français ne sont pas choqués à l’idée de recevoir un jouet d’occasion. La question posée par Priceminister s’adressait-elle aux enfants ? Car je doute fort qu’une Barbie aux genoux usés ou un Meccano incomplet satisfassent les bambins. Rappelons qu’il est désormais de bon ton de faire semblant d’être un adepte de la décroissance. En résumé le cadeau idéal de ce Noël 2011 doit présenter les garanties suivantes : origine française, voire de proximité, bio et équitable. Un calendrier en papier recyclé conçu par une artiste au RSA habitant la rue d’en face, c’est bien. Une voiture en plastique aux pare-chocs en bisphénol A importée de Chine, c’est mal.
Même le prix du champagne fait l’objet d’une traque inédite. Le Vingt heures de France 2 du mercredi 21 décembre montrait qu’un critique gastronomique pouvait être satisfait d’un champagne à moins de vingt euros. Même 60 millions de consommateurs nous prouve que les bouteilles des hypermarchés peuvent nous surprendre. Nous, on vous offre une photo totalement inédite et qui soulèvera bien des questions. Joyeux Noël !

vendredi 16 décembre 2011

MON B€AU SAPIN

Son prix donne le tournis
Les sapins ne sont pas encore côtés en bourse mais leur prix de vente est cœur des discussions familiales de cette fin d’année 2011. Petit tour d’horizon des conifères.

Plus encore que la voiture, le sapin de Noël est devenu un vrai marqueur social. Pour épater la galerie, seul le célèbre Nordmann a droit de citer. Vendu en pot ou sur croisillons, le petit modèle commence à 25 € pour atteindre des cimes pouvant aller jusqu’à 90 €. L’épicéa est beaucoup plus économique même s’il ressemble rapidement à un squelette de poissons tant ses aiguilles ont tendance à tomber rapidement. Rappelons que ces conifères ont quitté leur sol natal depuis plus d’un mois, sciés par des bûcherons lettons sans papiers. Que ceux qui pensent benoîtement que leur Nordmann en pot sera replanté dans une forêt française après les fêtes se calment ! Un sapin ne survit pas à une température ambiante de 25° et aux assauts répétés de jeunes enfants aux bords de l’hystérie.
Les gros malins du site Comment économiser conseillent de passer par votre comité d’entreprise ou par votre mairie en se groupant avec d’autres familles. Comme si à la veille de Noël vous aviez envie de rameuter tout le voisinage pour résoudre cet épineux problème …
Si vous ne pouvez pas choisir entre le snob et grassouillet Nordmann et l’odorant et ascétique épicéa, il reste toujours le sapin en plastique, moins cher que le vrai et réutilisable à l’envi.

Notre sélection : un épicéa d’environ 1m60 à 14€95 accompagné de sa bûchette à 2€50 chez Casino. Ca sent le sapin et puis on invite personne pour le jour de Noël quand le poids des boules aura tordu les branches desséchées.

lundi 12 décembre 2011

La classe invisible


Enfin un portrait type de la classe moyenne
  Notre dernière chronique faisait part de l’invisibilité des classes moyennes dans le cinéma français. Le journal Le Monde confirme que cette invisibilité est bien réelle.

L’article s’intitule « La France d’à côté ne se sent plus représentée ». Sociologues, géographes, politologues et autres chercheurs émérites livrent une vision désenchantée de la France d’aujourd’hui. Si la classe populaire était touchée par le phénomène de paupérisation dans les années 2000, il s’étend aujourd’hui aux classes moyennes. La mondialisation engendre un doute auxquels les cadres n'ont pas échappé.

Les références des livres cités dans cet article suffisent à nous faire prendre conscience des enjeux du moment : Le descenseur social (Philippe Guibert, Plon), Les oubliés de la démocratie (François Miquet-marty, Michalon), Atlas des fractures sociales (Christophe Guilluy, Autrement), … pas de quoi alimenter votre liste pour le père Noël, mais de quoi se sentir un peu moins seuls !

lundi 5 décembre 2011

On ne vous fait pas rire ?

Les comédies françaises mettent en scène une guerre des classes opposant les très riches aux très pauvres. Mais où est passée la classe moyenne ?

Les Intouchables et leurs 10 millions de spectateurs ont ainsi choisi d’opposer un homme extrêmement riche habitant le centre ville à un homme jeune et pauvre venant de banlieue. Le rire s’insinue alors dans le fossé culturel qui sépare ces deux hommes. Ce duo efficace esquive le reste du casting car les autres personnages se fondent dans la tapisserie.

Idem pour Mon pire cauchemar d’Anne Fonaine où une organisatrice d’expositions (Isabelle Huppert) est contrainte de côtoyer un prolétaire (Bruno Poolvorde) particulièrement borné. Tout se joue au niveau des clichés avec des riches snobs et des pauvres crétins, la classe moyenne étant ici à nouveau quasi invisible. Qu’on se rappelle également l’argument de Tout ce qui brille où deux frangines découvraient que le comble du chic pour les bourgeois consistait à mettre du jus de citron dans les pâtes.

Rien ne semble avoir changé depuis l’affrontement entre les familles Le Quesnoy et Groseille de La Vie est un long fleuve tranquille de Etienne Chatilliez. C’est finalement au petit écran que la classe moyenne a trouvé confortablement sa place. Dans Fais pas ci, fais pas ça, la série diffusée sur France 2, les familles sont gentiment farfelues.