Un blog mettant en scène les récits épiques d'un représentant de la classe moyenne française agrémenté de billets d'humeur, de bons plans et d'échappées vers des classes moyennes du monde entier...

mardi 26 avril 2011

La baie des anges à 70 €

Nice is so nice !

Inauguration de la rubrique des Petits luxes avec une nuit d’hôtel (ou plusieurs) à la Maison du Séminaire sur la Côte d’Azur

 Pour ce qui est du confort, il faut toujours faire confiance aux curés ! A Nice, l’ancien séminaire a judicieusement été transformé en hôtel. Evidemment, l’endroit reste empreint d’une certaine rigidité religieuse, la salle du petit déjeuner n’est pas vraiment glamour et les chambres, visiblement anciennes cellules de séminaristes, sont d’une fonctionnalité toute évangélique. Ces deux restrictions mises à part, l’hôtel, l’hôtel est idéalement situé à l’extrémité de la ville, après le port, dans un environnement exceptionnel, digne des grandes heures de la Riviera. Face à la mer, la vue sur Nice et la Baie des anges est à couper le souffle. En contrebas, une petite route peu fréquentée se faufile au milieu de jolies folies architecturales. Des petites criques de galets jalonnent par ailleurs un délicieux sentier du littoral juste en contrebas de l’hôtel. Le Vieux Nice est accessible à pied en une petite demie heure.

Pour la vue enchanteresse (certainement la plus belle de toute la ville), le calme absolu, le parking gratuit et l’accueil fort sympathique, il vous faudra débourser seulement 70 € pour une chambre double. Le copieux petit-déjeuner (8 €) se dégustera de préférence sur la terrasse. Voilà une vraie bonne adresse qui échappe en général à tous les radars d’Internet. Une exclusivité du blog de la classe moyenne !

http://www.maison-seminaire-nice.cote.azur.fr/

vendredi 22 avril 2011

De quelques économies à éviter

Pour un sourire de classe moyenne
Des fins de mois un peu difficiles peuvent générer des idées saugrenues

Mieux vaut éviter de se passer de votre assurance complémentaire de santé, même pour une courte durée. Courageusement baptisé « Un mois sans mutuelle », ce concept semble attirer les problèmes. Je l’ai testé pour vous, un peu malgré moi, lors d’un hasardeux changement de mutuelle. Résultat : un petit tour aux urgences pour l’aîné suite à une chute à l’école et une rage de dent inopinée débouchant sur un programme de prothèses dentaires mené tambour battant par un chirurgien dentiste visiblement pourvu d’un BTS « Force de vente ».

Autre mauvaise idée : sous-louer son appartement pour se payer des vacances à l’étranger et se faire appeler en salle d’embarquement par vos voisins, inquiets de voir une fumée blanche s’échapper de votre terrasse. Renseignements pris, il ne s’agissait que d’un modeste barbecue…

Acheter des DVD sur un site de hard-discount pour un anniversaire et constater que d’autres invités ont eu la même (mauvaise) idée que vous.

Fréquenter une école d’ostéopathes pour un soin gratuit et ressortir avec les muscles en vrac…. Ou bien encore une école de coiffure et ressortir avec une coupe déstructurée héritée de la mode New Wawe…

mercredi 20 avril 2011

Du bio pour tous

La salade bio comme aspiration sociale

Rien n’échappe au bio, même pas les spams.

C’est un petit mail, atterri par hasard, ou presque, dans ma boîte mail qui m’a confirmé qu’il était désormais impossible d’échapper au bio. Le message de bio-accessible.com (tout un programme) disait ceci :  « ATTENTION !!! DERNIERS JOURS POUR NOTRE VENTE PRIVEE..... ». Ces moults points de suspension et d’exclamation jouent sur l’idée d’une éventuelle pénurie, de stocks limités, induisant une nécessité à consommer des choses saines. Avant l’apocalypse ?

Ainsi donc le bio fait-il désormais l’objet de ventes « flash ». Vive les promotions à durée limitée sur les raves et les choux ! (Pour être honnête, le site en question ne propose que du non périssable). Déjà, le panier bio hivernal avec ses kilos de légumes de saison avaient des airs de punition. Désormais, la nouvelle tyrannie hygiéniste s’immisce dans nos mails en élargissant la palette de la consommation bien pensante aux habits pour bébé, aux crèmes de jour et autres gadgets sensés vous protéger des ondes Wifi.

Si vous avez fréquenté des marchés bios récemment, vous constaterez que l’on y fait la queue comme en temps de disette. Dans ma société, un collectif a mis en place un marché paysan où tous les collègues font la queue pour acheter un vilain poireau terreux, heureux de manger sainement mais surtout de rester dans l’entre-soi ! Cette nouvelle consommation aurait-elle valeur de marqueur sociale ? Consommer bio serait-il le nouveau rêve de la classe moyenne ?

lundi 11 avril 2011

Littérature immobilière

En attendant d’acheter un appartement, on peut toujours s’acheter des revues…

Une à deux fois par an, les grands hebdomadaires français s’offrent des couvertures régionales afin de dresser un état des lieux de l’immobilier « dans votre ville, quartier par quartier ». La couverture affiche généralement un bel immeuble haussmanien, en tous les cas une façade bien bourgeoise susceptible d’aguicher les cadres en mal de proriété.

Une fois que l’on a constaté que le prix du mètre carré de son quartier est inabordable, on lit mollement un avis d’expert qui recommande doctement de privilégier les quartiers « qui montent » et de rester vigilant quant à l’investissement de ceux qui « grimpent en flèche ». Ces revues procurent finalement le même effet que celles que l’on achète naïvement avant la naissance du premier enfant : le constat navré qu’encore une fois le réel échappe aux spécialistes.

Le supplément Argent du Monde du samedi 9 avril (avec une vue de Paris depuis le deuxième étage de la Tour Eiffel comme si on était en mesure d’acheter dans ce quartier modeste) dresse quant à lui un rapide panorama de l’immobilier dans les capitales européennes. Il ne reste plus que Bruxelles et Berlin pour espérer acquérir un appartement ou une maison tandis qu’il convient d’oublier Genève (quelle surprise !) et Londres. En France, une étude commanditée par le réseau d’agences Orpi montre que 47 % des locataires estime qu’ils n’accéderont pas à la propriété, le taux dépassant 80 % pour les locataires résidant en Ile-de-France. On se sent soudain moins seul !

mercredi 6 avril 2011

Génération burn-out

Peut-être pas le meilleur,
mais en tous cas le moins cher

Cette formule à la mode, qui désigne l’épuisement professionnel des cadres et des dirigeants, semblerait s’étendre désormais à l’ensemble de la population française.

Le burn-out fera bientôt figure de genre littéraire. Les consultants et les psychologues du travail rivalisent de conseils : « comprendre et vaincre l’épuisement professionnel », « le détecter et le prévenir »…, soit près d’une dizaine de titres. La presse a pris le relais, comme cet article de Paris-Match sur Le ras-le-bol des médecins.

Des blogs naissent ça et là, comme celui de cette jeune cadre dynamique, dissimulée sous les traits d’une reine égyptienne,  qui pousse un cri dans la nuit noire d’Internet : « Pas possible de continuer comme ça ». C’est à lire sur http://cadreburningout.canalblog.com/.

Mais, cet incendie individuel fait tâche. Pour le Médiateur de la République, il touche l’ensemble de la France. "Le burn-out de la société française trahit un besoin urgent de bâtir de nouvelles espérances à la hauteur des efforts fournis. La fébrilité du législateur trahit l'illusion de remplacer par la loi le recul des responsabilités individuelles et de la morale. Le maintien sous perfusion de citoyens assistés permet de soulager nos consciences, mais pas de résoudre nos problèmes » écrit-il dans son rapport.

L’utilisation de l’anglais permet de mettre à distance cet état de fatigue personnel ou collectif, mais si l’on se réfère à sa traduction littérale, il s’agit d’une mise à feu d’hommes et de femmes qui se consument comme des chandelles. L’expression, merveilleusement anxiogène, est révélatrice des tensions de notre époque. Un petit conseil pour se détendre, revoir toutes affaires cessantes Les Temps Modernes de Chaplin dont le burn-out est franchement désopilant.